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Se faire dire non

  • tonyestnulenfinanc
  • 7 days ago
  • 4 min read
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Dans cet article, je vous raconte une histoire très personnelle.

 

Dans la vie, il n’est jamais agréable de se faire refuser quelque chose, que ce soit pour un emploi que l’on convoitait ou un bien de consommation que l’on désirait profondément. Lorsqu’on essuie un refus, une panoplie d’émotions peut nous envahir : colère, frustration, incompréhension, déception... Pourtant, même dans les situations négatives, il est possible d’en tirer du positif et d’en apprendre une leçon. Un des refus de mon adolescence que je me rappelle encore aujourd’hui fut celui d’un cyclomoteur (scooter). Cet épisode m’a enseigné l’importance de la valeur de l’argent et a donc déclenché indirectement toute une série d’événements qui ont façonné ma vision sur les finances plus tard dans ma vie.

 

Le fameux scooter

 

À l’adolescence, je voyais plusieurs de mes camarades se rendre à l’école secondaire sur leur scooter. Je les enviais. À cet âge, je me cherchais encore beaucoup, et comme plusieurs, je voulais absolument être l’un des jeunes « cool » qui conduisaient ces petites machines.

 

Un jour, j’ai donc demandé à ma mère de m’en acheter un. La réponse a été claire et rapide: non. Je me souviens encore du mélange de colère et d’incompréhension que j’ai ressenti.

 

Après ma découverte du frugalisme et avec le recul, ce moment a marqué un tournant dans ma façon de percevoir l'argent et dans ma quête vers l'indépendance financière.

 

La réalité des moyens

 

Si ma mère avait eu les moyens financiers, je suis certain qu’elle m'aurait acheté le scooter. Toutefois, elle était mère monoparentale de quatre garçons, et le scooter représentait un luxe inaccessible. En tant que famille, nous n’en avions tout simplement pas les moyens.


Le mot clé ici est « moyens ». Elle nous apprenait à vivre selon nos moyens, et non au-dessus.


Elle a fait le choix de prioriser les besoins essentiels de sa famille, plutôt que de s’endetter pour un objet non nécessaire.

 

Le piège de la surconsommation

 

Notre société pousse constamment à dépenser plus que ce que l’on gagne et à la surconsommation. C’est ainsi que naît le cercle vicieux de l’endettement.

 

Combien de fois ai-je entendu des gens dire qu’ils venaient d’acheter telle ou telle chose… une maison plus grande, une voiture neuve, une moto, un bateau… Mais les ont-ils vraiment achetés? Bien souvent, non. J’oserais dire que ces personnes s’endettent de ces choses.

 

En regardant les maisons de mon quartier, j’aimerais dire que je vois des riches, mais ce serait mentir. Je vois plutôt des personnes qui enrichissent les autres, notamment les banques et les créanciers.

 

Cela me rappelle la célèbre citation que j’ai inclus dans mon dernier article (Budget: le 50/30/20) :

 

« Compound interest is the eighth wonder of the world. He who understands it, earns it. He who doesn't, pays it. »

 

Imaginez avoir un beau camion Ford F-150 dans votre entrée et faire chaque mois de beaux paiements… avec intérêts. Je sais de quoi je parle, car je l’ai fait lorsque j’étais beaucoup plus jeune. Au lieu de me payer en premier (pay yourself first), j’enrichissais quelqu’un d’autre. Le combat entre nos besoins et nos désirs est bien réel et constant.

 

La vraie valeur de l’argent

 

Après la guerre du Vietnam, ma famille a vécu dans un camp de réfugiés avant d’arriver au Canada en tant que réfugiés.

 

Imaginez de perdre tous vos biens personnels et devoir recommencer votre vie dans un pays étranger. C’est ce que ma mère a vécu, tout comme de nombreuses familles vietnamiennes.


Je peux vous garantir que le frugalisme, dans ce contexte, n’était pas un choix, mais une nécessité. Elle ne dépensait pas dans des objets inutiles, elle investissait dans l’avenir de ses enfants. Comme je l'ai écrit plus tôt, dans toute situation négative, il y a du positif, il suffit de savoir le reconnaître et d'en tirer des leçons.

 

Ma mère a travaillé sans relâche pour nous offrir une vie meilleure, en prenant parfois des décisions difficiles, comme refuser d'acheter, ou de s'endetter pour, un scooter. Ces choix, que je ne comprenais pas à l'époque, m’ont façonné. En tant que parent, on veut naturellement offrir le meilleur à nos enfants, y compris sur le plan matériel. Mais lorsqu’on fait face à des contraintes financières, on priorise d’abord nos besoins de base.

 

C’est ainsi que j’ai appris à sous-consommer et, surtout, à vivre bien en deçà de mes revenus. Par exemple, je porte les mêmes vêtements pendant des années, parfois 10, 15 ou même 20 ans! Mon manteau d’hiver, je porte le même depuis 18 ans. Quand je m’achète des t-shirts, j'en prends deux de la même couleur et je les garde très longtemps. Certains pourraient croire que je ne me change jamais... mais rassurez-vous, le t-shirt est propre 😂.

 

En matière de cadeaux, je privilégie les expériences plutôt que les objets. Plutôt que d'acheter des biens de consommation, j'offre à ma famille des voyages en sac à dos. Ces moments nous permettent de découvrir d'autres cultures, d'autres façons de vivre et surtout de partager des souvenirs en famille. Si aujourd’hui, je peux vivre ainsi, c'est grâce aux choix que ma mère a faits. Ses décisions m’ont façonné et ont permis à ses enfants d'avoir les moyens de bâtir une vie meilleure.

 

Dans ma quête vers l’indépendance financière, j’ai appris que vivre avec peu n’est pas une faiblesse, mais une force. Cela m’a permis de comprendre la valeur de chaque dollar que je gagnais.

 

Finalement, se faire dire non peut être douloureux sur le moment, mais avec du recul, on réalise que certains refus valent, en réalité, bien plus qu’un « oui ». Ce fameux « non » du scooter, m’a appris, bien des années plus tard, à vivre selon mes moyens et à comprendre qu’une vie simple, mais libre de dettes, vaut bien plus qu’une vie de luxe emprunté… un luxe qui, au fond, ne fait qu’enrichir les banques et les créanciers.

 
 
 

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